Les réveillés

Vous avez vu les informations, la une des gros titres...Et vous ne pouvez pas laisser faire ce phénomène qui touche au plus près la population...Et mêmes vos amis et votre famille. Vous devez trouver un moyen de les sortir de ce cauchemar...Dans tous les sens du terme.

Endormis et inréveillables. C'était ce qu'ils répétaient à la télé, non ? Le jeune homme s'était déjà inquiété en voyant son frère dormir bien plus longtemps que d'habitude. Il avait essayé de le réveillé, mais rien n'y avait fait. Le secouer ? Rien. Lui parler très proche de son visage ? Rien. Lui mettre des petites claques ? Rien non plus. Hayden avait trouvé ça suspect, il avait paniqué, il s'était même assuré encore et encore que l'autre que était vivant. Hyun respirait, oui. Bien sûr, qu'il respirait. Mais il n'ouvrait pas les yeux. Un soupir avait échappé ses lèvres et dans sa détresse, il avait osé parler à sa mère ; de façon calme. Pourquoi est-ce que ce n'était pas elle qui dormait, hein ?

Les infos étaient tombées ; son frère était loin d'être seul dans cette situation. Rien à faire, à part attendre. Attendre que l'on trouve une solution. Puis les premiers morts sont tombés, et il n'était plus question d'attendre. Hors de question que son petit-frère se laisser emporter par cette saleté dont il ne connaissait même pas la provenance. Hayden avait décidé de bouger. Il avait pris son téléphone, il avait contacter ses proches ; silence au bout du fil pour certains. Sojin ? Silence total. Nari ? Pareil. Il avait même tenté des gens avec qui il était un peu moins proche, comme Mee Eun ou Taehyun. Même cet autre gars avec qui il s'était rapproché en soirée, Yong Gi. Et rien. Juste un silence interminable et une messagerie qui lui donnait mal au crâne à force d'entendre les mêmes commandes en boucle. "Bordel." D'autres avaient répondu, à son plus grand soulagement, mais ce n'était pas assez pour le rassurer et le faire tenir en place.

Hayden s'était levé en soupirant, il avait pris son sac à dos et il avait filé dehors. Qu'est-ce qu'il allait trouver dehors ? Il n'en savait rien. Certainement qu'il allait rendre visite aux gens dont il connaissait l'adresse pour s'assurer de leur état, voir essayer de les réveiller eux, s'ils étaient plus réceptifs que son frère. Mais il savait que ce n'était pas en restant assis sur lit, dans sa chambre qu'il allait faire avancer quoi que ce soit (même s'il savait pertinemment qu'il n'avait pas les compétences pour faire avancer quoi que ce soit.) Le jeune homme avait allumé une de ses cigarettes en sortant espérant que ça allait le calmer; les rues étaient désertes de toute manière, personne n'allait pouvoir se plaindre de la fumée.

Je me suis levé ce matin avec un étrange présentiment dont je n’ai déterminé l’origine qu’en parcourant les informations depuis mon téléphone portable. Je me suis senti sur le coup un peu bête car j’aurais dû immédiatement comprendre que quelque chose clochait. Après tout, je n’ai croisé absolument personne en venant ouvrir le salon de thé et je n’ai pas eu un seul client. J’ai pourtant des habitués très matinaux mais là, c’était le désert et sur le coup, ça ne m’a pas inquiété plus que ça. Certainement parce que je suis d’une nature rêveuse et que j’ai passé une grande partie de la matinée à rêvasser derrière mon comptoir. Mais ces nouvelles informations changent la donne au point que je sens un regain d’énergie m’envahir à l’idée d’enquêter sur cet étrange phénomène et on ne me fera pas croire qu’il n’y a rien de mystique derrière tout ça. Mon flaire de médium ne me trompe jamais, ou presque…

Après m’être servi une tasse de thé, je m’installe à une table près de la vitrine et scrute le paysage qui s’offre à moi. Pas une seule voiture, pas un passant, la ville semble déserte, c’est à la fois incroyable et fascinant au point que je me demande quand même comment j’ai fait pour ne pas le réaliser ni le comprendre avant. Par contre, où commencer mes recherches ?

Je pianote distraitement sur mon téléphone lorsqu’une silhouette passe devant le salon de thé, me faisant sursauter au passage. Je lâche mon portable et me lève d’un bon, emportant ma veste avec moi alors que je commence à courir après ce jeune homme qui s’éloigne d’un pas rapide.
« Attends ! Excuse-moi ! »
Il est la première personne que je croise aujourd’hui et je ne compte pas le laisser filer comme ça même si j’ai un peu réagi sur un coup de tête et que je ne saurais pas quoi lui dire une fois que je l’aurais rattrapé.